Les calculs rénaux sont des amas de cristaux qui s’accumulent dans les urines et peuvent former des calculs ou pierres pouvant atteindre une taille de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ces calculs se forment dans les reins et peuvent ensuite bouger et descendre dans les uretères et la vessie.

Définition

Les calculs rénaux sont des amas de cristaux qui s’accumulent dans les urines et peuvent former des calculs ou pierres pouvant atteindre une taille de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Ces calculs se forment dans les reins et peuvent ensuite bouger et descendre dans les uretères et la vessie.

Épidémiologie

Les calculs urinaires sont fréquents et touchent environ une personne sur dix en France. Leur fréquence varie selon les pays, principalement en raison des habitudes alimentaires.

Types de calculs

Il existe plusieurs types de calculs urinaires, les plus fréquents étant les calculs d’oxalate de calcium et les calculs d’acide urique.

La manifestation la plus connue et la plus douloureuse des calculs est la crise de colique néphrétique. Cette crise, parfois extrêmement douloureuse, est due à la migration d’un calcul rénal dans l’uretère, provoquant ainsi l’obstruction et la mise en tension de l’uretère par l’urine sous pression.
Certains calculs rénaux n’entraînent aucune douleur. Ils sont parfois découverts fortuitement lors d’examens radiologiques ou échographiques pratiqués pour un autre motif : échographie abdominale, scanner, radio de l’abdomen.

Quels examens sont pratiqués ?

**Examens d’imagerie

Les examens d’imagerie le plus souvent demandés sont l’échographie rénale, la radio d’abdomen sans préparation (ASP) et l’uroscanner.

L’échographie et l’ASP sont souvent demandés en première intention ou en urgence ou lors de la surveillance après intervention.
L’uroscanner peut être effectué avec ou sans injection de produit de contraste par voie intraveineuse. C’est aujourd’hui l’examen le plus précis pour évaluer la taille, l’emplacement et le retentissement d’un calcul urinaire.

**Examens biologiques

Les examens biologiques les plus souvent demandés sont :

  • L’examen cytobactériologique des urines, qui sert à rechercher une éventuelle infection urinaire.
  • L’étude de la fonction rénale (créatinine, MDRD ou CKD-EPI) en particulier avant un scanner avec injection intraveineuse de produit de contraste.
  • L’analyse du calcul ou de ses fragments après élimination spontanée ou ablation chirurgicale. Cette analyse est très utile car elle permet de connaître précisément la nature chimique du calcul et d’en tirer des conséquences pratiques pour éviter les récidives.
  • Le bilan biologique, à la recherche d’une anomalie phospho-calcique, d’un dérèglement hormonal (parathormone) pouvant expliquer la formation de calculs rénaux.

Traitements des calculs rénaux

Une fois passée la crise, il reste à éliminer le calcul, ce qui se produit spontanément dans plus de 60% des cas de calculs de taille inférieure ou égale à 6 mm.

La plupart des calculs de petite taille (< 6 mm) s’éliminent spontanément

Dans les autres cas, il faut effectuer une intervention pour détruite ou extraire le calcul. Enfin certains calculs peuvent être dissous (voir ci-dessous).

**Traitements médicaux

Les traitements médicaux comprennent les traitements utilisés lors de la crise de colique néphrétique, tels que les anti-inflammatoires, principalement le KETOPROFENE. Peuvent également être utilisés le PARACETAMOL et dans certains crises ne cédant pas à ces traitements, la MORPHINE. Les antispasmodiques n’ont pas fait la preuve d’une efficacité suffisante et ne font plus partie des protocoles actuels de traitement de la crise de colique néphrétique. Ils restent cependant encore assez largement utilisés en France.
Dans certains cas, après une crise de colique néphrétique, il peut être prescrit de la TAMSULOSINE, médicament habituellement utilisé pour le traitement des troubles urinaires liés à l’adénome de la prostate, mais qui a fait la preuve, dans plusieurs études, d’une capacité à raccourcir les délai d’évacuation spontanée des calculs de l’uretère.
Lorsqu’il s’agit de calculs d’acide urique, on peut utiliser la propriété qu’ont ces calculs d’être solubles en milieu alcalin. On peut ainsi dissoudre ces calculs en alcalinisant les urines (en faisant boire de l’eau de Vichy ou en donnant des traitements. Cependant cette alcalinisation agit lentement et il faut souvent plusieurs semaines pour dissoudre complètement un calcul. Mais le résultat est parfois étonnant, puisqu’on peut arriver à dissoudre complètement certains calculs d’acide urique de plus d’un centimètre. Malheureusement, cela ne marche pas dans 100% des cas.

**Traitements chirurgicaux

La majorité des calculs qui ne s’éliminent pas spontanément peuvent être enlevés ou détruits grâce à des techniques mini-invasives, telles que la lithotritie extracorporelle, l’urétéroscopie (souple ou rigide, avec ou sans utilisation d’un laser) ou la chirurgie percutanée.

Une fois endormi, le chirurgien fait passer un petit tube lumineux (uretéroscope), à travers l’urètre et la vessie et dans l’uretère jusqu’à l’endroit où se trouve le calcul. Si le calcul est petit, il peut être piégé à l’aide d’un dispositif de panier et retiré entier de l’uretère. Si le calcul est gros et/ou si le diamètre de l’uretère est étroit, le calcul devra être fragmenté, ce qui se fait généralement au laser. Une fois que le calcul est brisé en petits morceaux, ces morceaux sont généralement retirés de l’uretère. Dans la plupart des cas, pour s’assurer que le rein draine bien l’urine après la chirurgie, un stent urétéral est laissé en place (sonde JJ).
L’urétéroscopie peut également être réalisée pour les calculs situés à l’intérieur du rein. Comme les calculs urétéraux, les calculs rénaux peuvent être fragmentés et enlevés à l’aide de paniers. Il arrive qu’un calcul rénal se fragmente au laser en très petits morceaux (grains de sable), trop petits pour être mis en panier. L’urologue laisse habituellement une endoprothèse et permet à ces pièces de s’éclaircir d’elles-mêmes au fil du temps. Enfin, si l’uretère est trop petit pour faire avancer l’urétéroscopie, l’urologue laissera habituellement un stent, ce qui permettra à l’uretère de se « dilater » autour du stent et de reprogrammer l’intervention pour 2 à 3 semaines plus tard. L’urétéroscopie est généralement pratiquée en ambulatoire. Toutefois, certains patients peuvent avoir besoin d’une nuit d’hospitalisation si l’intervention s’avère longue ou difficile.

La prévention des calculs rénaux

Dans tous les types de calculs, les mesures de régime sont la base des traitements préventifs des calculs rénaux.
Les principaux éléments recommandés sont :

  • l’augmentation des apports liquidiens,
  • la diminution de consommation de certains aliments (sel, aliments riches en oxalates, aliments riches en calcium).

Cette prévention est dans la mesure du possible adaptée selon le type de calcul en cause. L’analyse des calculs ou de leurs fragments est donc souhaitable, au moins lors d’un premier épisode.